Les 4 erreurs que tout le monde fait dans une candidature spontanée

Les 4 erreurs que tout le monde fait dans une candidature spontanée Une candidature spontanée sur cinq aboutit sur une embauche. Pour que cette démarche soit vraiment payante, il y a quelques erreurs classiques à éviter.

1re erreur : méconnaître l’entreprise

Vous aviez prévu d’inonder les recruteurs de candidatures spontanées et d’en envoyer une bonne cinquantaine en deux heures ? Sachez que ça ne sert à rien, à part vous faire perdre du temps. « Rédiger une candidature spontanée nécessite, en amont, un important travail de recherche », explique Julien Puech, consultant senior en charge du développement RH au sein du cabinet ConvictionsRH. Et pour cause : « les recruteurs sont souvent plus exigeants vis-à-vis d’une candidature spontanée que d’une candidature qui répond à une offre d’emploi, dans la mesure où c’est le candidat qui démarche l’entreprise et non l’inverse », ajoute Fabienne Guérin, directrice des ressources humaines de la PME Technitoit.

En somme : soyez doublement convaincant. Dans votre lettre de motivation, par exemple, votre connaissance de l’entreprise et de son secteur d’activité doit transparaître. « En guise de phrase d’accroche, un candidat peut parler d’une actualité sur l’entreprise », soumet Caroline Maisonneuve, professeur à l’Institut de gestion sociale (IGS), à Paris. Par exemple : un label obtenu, une action récompensée, un appel d’offre remporté, l’ouverture d’une filiale à l’étranger…

2e erreur : ne pas s’adresser à un interlocuteur

« À l’attention du directeur des ressources humaines », c’est bien. « À l’attention de Monsieur Richard Duclou », c’est mieux. « Adresser sa candidature à la bonne personne, c’est s’assurer qu’elle arrive à bon port », souligne Fabienne Guérin. Par conséquent, avant de cliquer sur le bouton « envoi » de votre messagerie, prenez le temps de décrocher votre téléphone et de demander au standard le nom et l’adresse mail de la personne en charge du recrutement ou de faire des recherches sur internet et pourquoi pas sur les réseaux sociaux professionnels comme Viadeo ou LinkedIn.

Si vous souhaitez vous différencier des autres candidatures spontanées, demandez également les coordonnées de l’opérationnel qui dirige le service que vous souhaitez intégrer : le directeur marketing si vous briguez un poste de chef de produit, le responsable informatique si vous avez en ligne de mire un poste d’intégrateur, le chef d’atelier si vous souhaitez travailler sur une chaîne de production. « Les opérationnels sont des vecteurs de recrutement performants, assure Julien Puech. S’ils font remonter une candidature au DRH, elle aura une valeur supplémentaire puisqu’elle aura été approuvée par quelqu’un du terrain. »

3e erreur : être trop vague

Vous avez décidé de jouer la carte de l’intrigue et d’intégrer du suspens à votre candidature. Si votre message ressemble à : « si vous voulez en savoir plus sur moi, appelez-moi ! », sachez que cette technique ne fait pas l’unanimité auprès des recruteurs. Excepté, peut-être, ceux du secteur de la publicité ou du marketing. « Une candidature spontanée doit faire mention du type de poste recherché. Sans cela, nous ne pouvons pas identifier si les compétences du candidat peuvent coller à nos besoins actuels ou futurs », insiste Julien Puech. Par conséquent, au lieu d’entretenir le mystère, soyez concret et mettez en avant votre valeur ajoutée et ce que vous pouvez apporter à l’entreprise, exemples et chiffres à l’appui. Si vous venez d’un secteur diamétralement opposé, « aidez le recruteur à faire un trait d’union entre vos différentes expériences et insistez sur vos compétences transposables », ajoute Caroline Maisonneuve.

4e erreur : ne pas relancer le recruteur

« Se rappeler au bon souvenir d’un recruteur est primordial, surtout lorsqu’on est dans une démarche proactive de recherche d’emploi comme c’est le cas quand on envoie des candidatures spontanées », indique Julien Puech. Si vous ne souhaitez pas que votre CV tombe aux oubliettes, prenez les devants et relancez le recruteur, par mail ou par téléphone.

Si vous choisissez la voie électronique, évitez les objets du style « Relance – Candidature spontanée ». Préférez : « Proposition de collaboration » ou « Offre de services ». Aucun poste n’est à pourvoir pour le moment ? Ne vous découragez pas. Maintenant que vous avez intégré le vivier de candidatures de l’entreprise, vous pouvez accéder aux opportunités de l’entreprise convoitée, avant même parfois qu’elles fassent l’objet d’une offre.

5e erreur : envoyer un mail… trop spontané

" Le problème d'une candidature spontanée, c'est qu'elle l'est parfois vraiment ! ", plaisante Guillaume Colein, directeur du cabinet Victoire. Ce recruteur assure qu'il reçoit encore des mails rédigés à la va-vite plein de fautes d'orthographe. " Pour moi, cette candidature spontanée est la plus catastrophique. Ce n'est pas parce qu'Internet permet un contact immédiat qu'il ne faut pas se relire. "

"Vous devez uniquement vous focaliser sur l'obtention d'un rendez-vous, et non pas essayer à tout prix de décrocher le poste."

6e erreur : rester vague sur ses compétences

Votre mission pour réussir une candidature spontanée consiste à être le plus précis et percutant possible. " Après une brève salutation d'usage, entrez immédiatement dans le vif du sujet, conseille Marc Tautman auteur du livre Maximisez vos chances d'être embauché. Celui qui lira votre lettre n'a pas de temps à perdre et veut passer rapidement à ce qui l'intéresse : c'est-à-dire si la personne qui a écrit ce qu'il a devant ses yeux est un candidat sérieux pour un poste dans son entreprise. " Comme dans une candidature en réponse à une offre, références, chiffres, missions : restez le plus factuel et objectif possible, dans la lettre de motivation comme dans le CV, sur ce que vous pouvez apporter à un poste.

7e erreur : ne pas consulter les autres offres de l'entreprise

Mais vous pouvez aussi écrire ce que l'entreprise aime entendre. Pour cela, Marjorie Di Placido a un truc. " Par définition, une candidature spontanée ne répond à aucune offre publiée, résume la directrice du cabinet Human'it. Malgré tout, les candidats sont souvent bien inspirés en allant consulter de vieilles offres postées par les entreprises pour des postes similaires. Une fiche de poste n'est jamais rédigée au hasard et contient souvent des indices sur ce qui est cher au recruteur : mobilité, management, maîtrise de tel ou tel logiciel. " Et cela vaut aussi pour les mots-clés. " Il ne faut pas oublier qu'un de vos premiers lecteurs sera peut-être un logiciel de tri de CV. Pour cela, il doit contenir lui aussi les mots-clés chers à l'entreprise. "

8e erreur : ne pas demander de rendez-vous

Malgré tout, inutile d'en dire trop dans la lettre qui doit rester courte et surtout déboucher sur un entretien. " Vous devez uniquement vous focaliser sur l'obtention d'un rendez-vous, et non pas essayer à tout prix de décrocher le poste ", ajoute Marc Tautman. Toute candidature spontanée doit donc proposer une rencontre. " Vous devez rendre celui qui lira cette lettre extrêmement curieux de vous voir et de vous parler en personne. "

Lettres de motivation